Nouvel édito
Bonjour et bienvenu sur Tekhné vidéoludique.
Si vous êtes arrivés ici, c’est probablement que vous arpentez inlassablement les univers vidéoludiques, avides de nouvelles découvertes, de nouvelles expériences. Quand on joue, il arrive que l’on se pose des questions : Quoi ? Comment ? Pourquoi ? et ces questions vous hantent pendant toute l’aventure. Alors, on lit, on visionne, on se renseigne pour tenter de trouver une réponse satisfaisante.
Quand on se pose des questions, on apprécie encore plus le jeu car tout n’est pas donné, il se laisse désirer, il entretient son secret. A la manière d’un archéologue, le joueur va devoir fouiller chaque couche pour mieux comprendre, mieux interpréter. Tekhné vidéoludique fait partie de ces si nombreux archéologues. Le site n’a pas pour but de déterminer si le jeu vidéo est un art ou pas mais vise à replacer les jeux dans leur contexte et une évolution artistique, historique, philosophique, littéraire ou encore herméneutique. En grec ancien, le mot tekhné veut à la fois signifier « art » et « technique ». Analyser les jeux vis-à-vis de l’art en se questionnant sur leur technicité.
Interpréter et comprendre sont les deux maîtres mots de ce site. J’ai toujours pensé qu’un bon jeu participe à nous apprendre un peu plus sur nous-même et sur le monde qui nous entoure. Interpréter et comprendre. Comme ces deux actions paraissent si immédiates et à portée de main alors, qu’en fait, il n’en est rien ! En plus d’interpréter et de comprendre, il me semble fondamentalement indispensable de questionner ces deux actions!
Si vous êtes étranger aux jeux-vidéos ou néophytes en la matière, restez, les articles pourraient tout de même vous intéresser. La réflexion et le questionnement que j’entends porter ne s’adressent pas qu’aux mordus de jeux-vidéos mais aussi à toute personne un peu curieuse envers les mondes vidéoludiques ou même à quiconque s’intéressant un peu au sujet. Ici, vous ne trouverez pas de « top » ou autre classement des jeux, mais des pistes de réflexion, des idées, des interprétations jetées dans l’infini du net.
Qui que vous soyez, quoi que vous aimiez, je vous souhaite la bienvenu sur Tekhné vidéoludique, un vaisseau intergalactique lancé à toute vitesse dans les différents univers vidéoludiques !
Pierre « Arpâd » PAGNOD
PS: le vaisseau n’a pas de pédale de frein.
Ancien édito: jeux vidéos et art: entre émulation et rivalité
(Edito du site)
Le monde vidéoludique est de plus en plus confronté à une question : « le jeu vidéo est-il un art ? ». Alors que ce domaine se dote de budgets toujours plus importants pour la réalisation de triple A époustouflants, que les moyens techniques permettent non seulement une forme de réalisme mais aussi une recherche esthétique et que la question de la qualité du scénario et des dialogues (quand il y en a) occupe une part non négligeable du processus de création, on peut être en droit se demander ce qui sépare le jeu vidéo d’autres arts. Que ce soit par les ambitions, les moyens qu’il se donne, par l’interconnexion des médiums et la création d’une tradition ou encore par la portée de la réflexion, qu’est-ce qui distingue le jeu-vidéo du cinéma, de la peinture, de la musique ou du théâtre ? Sur la page Wikipédia1 qui porte sur le compte rendu de la discussion sur la classification ou non du jeu vidéo comme art ; on peut retrouver ceci dans les arguments contre: « Il n’est pas question d’art dans les articles de « Jeu vidéo » ». Cet argument n’est pas faux, mais il n’est pas complètement vrai non plus : les magazines/sites spécialisés dans les jeux vidéos ne traitent rarement de ce domaine sinon pour dire qu’un jeu est beau, pictural etc… Néanmoins, d’autres plateformes, pourtant pas spécialisées dans les jeux vidéos en particuliers s’en chargent, et de plus en plus(2) .

Chaque argument contre le caractère artistique peut être contrebalancé par un argument pour et vice-versa. Se dessine plus une opposition due à la question de l’art : doit-il être démocratisé et reconnu dans des domaines nouveaux ou rester dans des cadres définis et approuvés par des experts et des connaisseurs ? S’il serait tentant de répondre de manière définitive, il est plus intéressant de rechercher ce qui fait la jeu-vidéalité du jeu vidéo et pourquoi cette caractéristique permettrait de le hisser (ou non) au rang d’art.
Ce modeste site n’a pas la prétention d’apporter une réponse ou une clé de voute définitive au débat. Ici, il sera plus question d’envisager le jeu vidéo dans son rapport à l’art : ses inspirations, ce qui peut le différencier ou le rapprocher d’autres médiums artistiques, comment il influence en retour la production d’arts reconnus avec lequel il n’est pourtant pas en lien direct. Cette tâche, à elle seule devrait nous occuper pour plusieurs années.
Pour poser les conditions du débat, il faut fixer quelques règles :
– Un exemple ne peut servir de preuve ou de réfutation absolument quant aux qualités artistiques du jeu vidéo(3).
– Tous les points de vue seront argumentés, dans le texte ou à l’aide de notes (pour ne pas alourdir la lecture)
– Dans la mesure du possible, les articles seront illustrés, pour permettre aux néophytes ou aux personnes externes de se faire idée sur le sujet. Les images viendront de screenshots, de recherches des équipes de développement ou de photos d’exposition sur les jeux vidéos.
-Tous les points de vue seront respectés, ce qui n’empêche pas de les reprendre ou d’y répondre dans un article.
-Les articles devront traiter d’un maximum de genres possibles de jeux vidéos pour ne pas limiter le débat à quelques-uns particulièrement présents sur la scène médiatique (notamment les RPG, MMOPRG et les jeux en ligne).
Je vous souhaite une agréable visite sur ce site. N’hésitez pas à intervenir, une réponse vous sera sûrement faîte en commentaire ou dans un article.
Pierre « Arpâd »
2: Par exemple l’article de Jean-Samuel Kriegk portant sur A Plague Tale : Innocence dans Les Arts Dessinés (n°9 Janvier-Mars 2020) avec un intérêt porté sur les lumières, les inspirations historiques architecturales et les libertés artistiques prises.
3: Par exemple, ce n’est pas parce qu’une peinture est sans intérêt que la Peinture n’est pas un art ; à l’inverse, ce n’est pas parce qu’un produit est beau ou intéressant qu’il s’agit d’un art.