Parmi les boss de de Dark Souls III, la danseuse de la Vallée Boréale marque le joueur au fer rouge. Son agilité, ses mouvements amples et gracieux ainsi que son design tranchent avec les autres boss, plus lourds et larges. Avant de commencer à parler du personnage lui-même, il faut se pencher sur sa place dans l’univers de Dark Souls III.

Une Gardienne maudite
Les hauts-murs du château de Lothric sont gardés par deux personnages atypiques. Le premier, nommé Vordt, garde la porte qui mène au camp des Morts-Vivants, seule ouverture des remparts sur l’extérieur du château. Le second qui empêche les curieux de pénétrer dans l’enceinte du château, est la danseuse de la Vallée Boréale. Tout comme son comparse avec qui elle partage des caractéristiques communes (dont un lien très fort avec la glace), la danseuse est originaire d’Irithyll de la Vallée Boréale1. Abandonnés par les Dieux, les habitants restants de la ville ont été soumis par le Pontife Sulivahn qui y prit le pouvoir. Parmi eux se trouvent nos deux compères que l’influence du Pontife a rendu fous. Envoyés en mission par le pontife, ils sont désormais les gardiens de Lothric et s’assurent que personne ne gêne les plans de leur maître. Avant d’être un pion de Sulivahn, la danseuse était un membre de la haute aristocratie d’Irithyll, c’est-à-dire une fille de Dieu -peut-être Gwyn-, cependant, le Pontife, pour la rabaisser lui ordonna de danser pour lui, d’où son nom.

Quand le joueur affronte la danseuse, il déjà battu Vordt. Bien qu’ils partagent des points communs, il faut les différencier, d’autant plus que les deux boss ne sont pas très éloignés l’un de l’autre. Les chara-designers ont donc cherché à les rendre différents: Vordt se déplace à quatre pattes, se rue comme un sanglier sur le joueur et utilise un masse d’arme, la danseuse prend le contre pied de Vordt. Son set d’armure fait penser aux soldats que l’on croise à Irithyll : élancé et fin, mélangeant les ténèbres, le feu et la glace, à la fois aérien et effrayant. Même sa bande sonore est opposée à celle de Vordt, en effet, alors que la première est très rythmée et épique, la seconde est plus lente, il s’en dégage une douce mélancolie, les voix féminines et les violons se rapprochent d’une plainte. Quant à ses épées (qu’elle tient sûrement de Sulivahn qui possède des armes semblables) tout en courbure, elles rappellent les mouvements amples et gracieux de leur manieuse. Pour souligner sa légèreté, la danseuse a un voile qui flotte et ondule dans son sillage. Son asservissement à Sulivahn est rendu subtilement visible par son masque, un ensemble de tiges de fer qui rappellent une cage ou une grille de prison. Son armure, fine et travaillée renvoie à son statut d’aristocrate.

Avec ses deux grandes épées courbes, sa couleur bleue désincarnée et froide ainsi que son long voile, la danseuse ressemble fortement à une faucheuse qui hypnotise par sa grâce. En plus de la musqiue lors du combat, on peut être marqué par le bruit des pas de la danseuse, sonores, comme un son de la mort inéluctable qui approche. Pour finir, cette thématique de la danse mortelle fait fortement écho au récit biblique de Salomé.
combat contre la danseuse de la Vallée Boréale: ICI
Pierre « Arpâd «
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1: La Vallée Boréale est en fait Anor Londo, la ville fondée par Gwyn et résidence des Dieux. La ville d’origine est visitable dans Dark Soul I. Par ailleurs, lorsque le joueur visite Irithyll, il est possible de voir deux fantômes qui marche en direction de la sortie de la ville; il s’agit sûrement des deux gardiens, en route pour leur mission.