Les affiches dans les jeux vidéos

Elles sont tellement présentes qu’on ne les voit presque plus . Pourtant, elles nous poussent à consommer, à voter, à faire attention etc… Les affiches. En tout genre. On les retrouves dans les jeux-vidéos , et bien sûr, elles sont porteuses de sens et relèvent d’une tradition artistique. Penchons-nous sur ces éléments de décor quasi-invisibles mais qui participe à guider le joueur et rendre le monde crédible. Les affiches les plus courantes sont celles des panneaux de quêtes des (MMO)RPG. Ces affiches sont comme un appel à l’aide qui attirent les aventuriers intrépides.

Un moyen de jouer avec les codes des vraies affiches

Tout d’abord on peut trouver des affiches que l’on peut trouver dans la vraie vie comme les panneaux de chantier, ainsi en plaçant une affiche avec une affiche qui indique un item précis, le joueur sera mené vers cet item pour entrer dans la zone sinon il meurt ou prend des dégâts. c’est un procédé utilisé dans certains metroidvania quand ils ont la gentillesse de nous indiquer quel item il faut posséder. Par exemple, pour entrer dans le département des psychotroniques, dans Prey, le joueur doit avoir une protection spécifique.

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affiches de Fables III

Néanmoins, ce ne sont pas ces affiches là qui ont le plus d’impact sur le joueur et le gameplays. Les affiches dans les jeux-vidéos sont un appel à jouer avec les codes des vraies affiches. Combien de jeux n’ont pas repris le fameux « X wants you« . Ces affiches parodiques atteignent leur apex dans Fable III, jeu dans lequel les écrans de chargement sont de fausses affiches qui se moquent de la révolution industrielle et du tout progrès avec des inventions farfelues. Ces affiches sont assez nombreuses et jouent toutes sur différents registres. En revanche, d’autres écrans de chargement révèlent le vrai visage de la nouvelle Albion: industrialisée à l’extrême, en constante guerre et sans pitié. Il est possible de les croiser un peu partout dans le jeu et elles confèrent un véritable sentiment d’insécurité et de violence.

Les affiches dans Bioshock sont savamment imitées à partir d’affiches du passé à tel point que l’on pourrait les confondre avec de vraies datant de la première moitié du XX° siècle. Si certaines évoquent les affiches révolutionnaires russes, d’autres font plus penser à celles qu’a fait Mucha. Ce qui est particulièrement bien réussi dans Bioshock, c’est que les affiches -assez nombreuses- semblent faire partie du monde du jeu.

Elles ne sont pas là par hasard et s’accordent avec les différentes thématiques inhérentes à la série mais aussi aux zones que le joueur explore. Ce double système permet un renouvellement constant des affiches dans le jeu. Ces affiches sont si importantes que dans l’un des trois titres, elles peuvent être traduites en français via les sous-titres. Dans Bioshock Infinite, les affiches visent personnellement le joueur et le désignent comme l’ennemi à abattre avec un fond religieux très important : on est le « faux berger », celui qui va apporter la fin de la ville céleste. Ces avis de recherche se retrouvent dans Styx: Shards of Darkness, les unités C.A.R.N.A.G.E. ont cloué des affiches à l’encontre de Styx. Il est d’ailleurs possible d’arracher ces affiches pour remporter des bonus à la fin du niveau.

l’affiche contre le tag: l’officiel contre l’officieux

De l’autre côté de l’affiche généralement officielle ou émanant d’une instance reconnue se trouve le tag sauvage. Dans Bioshock 2, on retrouve les affiches de propagandes mais aussi des tags de papillon à divers endroits. Dans sa symbolique, le papillon représente l’esprit, rien de bien étonnant quand on sait que ces tags sont fait par un culte réuni autour d’une psychanalyste. Ces tags peuvent être des signes de reconnaissance, des revendications, des contournements de la loi initiale. Dans Bioshock 2, ils indiquent le renouveau de Rapture qui essaye de se redresser après sa chute, les tags sont le symbole d’une nouvelle prise de pouvoir, après le règne d' »Atlas » et de l’ultralibéralisme.

des papillons

Par sa nature même, le tag est subversif, il va à l’encontre de l’affiche mais il existe un point commun entre les deux: ils sont porteurs de messages et ne sont pas placés au hasard. Ce sens peut aller du burlesque à l’ordre autoritaire, en passant par la contestation. Aussi, dans G.T.A. IV, repeindre les murs aux couleurs de notre gang et effacer ceux des autres permet, insidieusement, de marquer notre territoire dans la ville.

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